La transmission de données par réseau mobile consomme jusqu’à dix fois plus d’énergie que par une connexion filaire. Pourtant, l’essor de la 5G bouleverse les calculs habituels en promettant à la fois une efficacité accrue et une multiplication des usages connectés.
Les équipements réseau, qu’ils soient installés à domicile ou disséminés sur le territoire, affichent des performances énergétiques variables selon la technologie employée. Les choix d’infrastructure et d’utilisation impactent directement l’empreinte carbone du numérique, bien au-delà du simple confort d’accès à internet.
Plan de l'article
- Comprendre l’empreinte environnementale des connexions internet
- Wifi, fibre, 4G, 5G : quelles différences en matière de consommation énergétique ?
- Pourquoi la 5G est-elle souvent pointée du doigt pour son impact énergétique ?
- Adopter des gestes simples pour réduire sa consommation numérique au quotidien
Comprendre l’empreinte environnementale des connexions internet
La consommation d’énergie des réseaux numériques s’impose désormais dans les débats sur la transition écologique. Selon l’ADEME et l’Arcep, le secteur numérique représente près de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Sur le territoire français, son poids carbone dépasse même celui des vols intérieurs. Chaque jour, cette pollution invisible se construit à travers une chaîne complexe : entrepôts de données, réseaux filaires et mobiles, et l’armada d’équipements terminaux, box, smartphones, ordinateurs, omniprésents dans nos foyers comme au bureau.
Les analyses environnementales menées par The Shift Project et Green IT révèlent des écarts massifs : transférer un gigaoctet via un réseau mobile engendre en moyenne dix fois plus d’émissions de CO2 que par une connexion filaire. Un écart qui s’explique par la densité d’antennes-relais nécessaires et la dépense électrique de toute l’infrastructure mobile. À l’inverse, le wifi ou la fibre s’en sortent bien mieux, même si la multiplication des box et routeurs finit elle aussi par peser sur la pollution numérique.
Il serait réducteur de ne s’attarder que sur les réseaux : le poids des “équipements terminaux” pèse lourd dans le bilan global. La fabrication, l’usage et la durée de vie de chaque appareil entrent en jeu. L’agence de la transition écologique l’affirme : agir sur la fréquence de renouvellement et envisager une utilisation plus raisonnée font une différence tangible sur l’impact carbone du numérique. Du data center à la prise en main finale, chaque étape compte pour évaluer l’empreinte réelle du secteur.
Wifi, fibre, 4G, 5G : quelles différences en matière de consommation énergétique ?
Toutes les technologies d’accès à internet n’affichent pas le même profil énergétique. Le wifi adossé à un réseau filaire (cuivre ou fibre optique) est synonyme de sobriété. D’après l’Arcep, transmettre un gigaoctet via wifi/fibre nécessite entre 2 et 5 Wh, alors que le mobile peut monter jusqu’à 20 Wh pour le même volume de données. Cette différence s’explique par l’efficacité des infrastructures filaires, notamment la fibre optique, idéale pour limiter les pertes d’énergie sur de longues distances.
A l’opposé, la 5G joue la carte des performances, mais cette prouesse engendre un trafic en forte hausse et des besoins énergétiques accrus pour les antennes-relais. À chaque requête, la facture d’électricité s’alourdit, même si, à terme, la 5G promet une meilleure efficacité par donnée transmise. La 4G dépasse déjà largement les réseaux filaires en matière de dépense : un gigaoctet sur 4G se situe dans la zone de la 5G lors des phases de montée en charge, bien souvent au-dessus des 15 Wh par Go.
Afin de mieux appréhender ces différences, voici un bref panorama :
- Fibre optique + wifi : l’option la plus sobre
- Réseau cuivre + wifi : consommation modérée
- 4G et 5G : besoins énergétiques élevés, en forte croissance
L’usage pèse également dans la balance. Visionnage vidéo, multiplication des objets connectés, utilisation intensive d’un smartphone sur le réseau mobile : ces choix font grimper la consommation électrique bien plus vite qu’une simple navigation sur une box filaire. Au fond, c’est chaque geste technique ou pratique qui façonne le coût énergétique de notre connectivité quotidienne.
Pourquoi la 5G est-elle souvent pointée du doigt pour son impact énergétique ?
Au cœur des débats, la 5G suscite les interrogations sur sa consommation énergétique. Son déploiement nécessite une multiplication des antennes-relais pour garantir débit et couverture. Même à l’arrêt, chaque antenne continue de réclamer une alimentation. L’ADEME et l’Arcep le constatent : cette inflation d’infrastructures dope la consommation électrique du secteur.
En parallèle, la 5G amplifie le trafic de données. Les pratiques évoluent aussi vite que la technologie : streaming vidéo haute définition, applications toujours plus lourdes, explosion des objets connectés. La montée en débits multiplie les demandes de données mobiles, et chaque maillon de la chaîne, data centers, antennes, consomme davantage d’énergie. Les émissions de gaz à effet de serre associées à cette vague inquiètent ceux qui défendent un numérique plus sobre.
Ce sujet prend de l’ampleur alors que la transition écologique occupe le devant de la scène politique. L’impact environnemental numérique ne se réduit pas au fonctionnement des réseaux mobiles : fabrication, usage et fin de vie des équipements numériques pèsent tout autant. Selon l’union internationale des télécommunications, il devient urgent de réfléchir à la sobriété numérique et au rythme de déploiement des infrastructures, surtout pour la 5G.
- Déploiement massif d’antennes-relais : les points de consommation électrique se multiplient
- Explosion du trafic de données : hausse de sollicitation pour les data centers et équipements réseau
- Effet rebond : les nouveaux usages et objets connectés rendent la soutenabilité numérique plus complexe à atteindre
Adopter des gestes simples pour réduire sa consommation numérique au quotidien
Réduire la consommation énergétique du numérique commence par nos routines. D’après l’ADEME, la majorité de l’impact carbone du secteur (environ 80 %) provient des équipements avant les réseaux ou les data centers. Prolonger la durée de vie de son ordinateur ou de son smartphone s’impose naturellement. Réparer, choisir le reconditionné, mettre à jour ses appareils : autant de réponses concrètes à ce défi.
Au quotidien, certains réflexes permettent de limiter cette empreinte. Moins consommer de streaming vidéo, privilégier les vidéos téléchargées ou en basse définition, passer par le wifi ou la fibre optique dès que possible, penser à éteindre sa box internet la nuit ou en cas d’absence, ces actions pèsent sur la facture électrique, mais aussi sur la durabilité de notre équipement.
- Pensez à fermer les applications en arrière-plan sur le smartphone
- Désactivez le wifi ou la data mobile lorsque l’accès n’est pas nécessaire
- Modérez l’usage intensif des réseaux sociaux et réduisez le flux de notifications
D’autres pistes existent : ajuster les paramètres de ses équipements, trier les documents stockés dans le cloud, sélectionner les usages vraiment indispensables… Toute modification compte pour réduire la consommation numérique et accompagner la dynamique de la transition écologique encouragée notamment par l’Arcep.
Notre mode de vie numérique dessine, dès aujourd’hui, la trace qu’il laissera demain. Choisir entre wifi et 5G, c’est déjà faire un pas vers une vision plus responsable de notre impact collectif. Les technologies évoluent, mais ce sont nos usages qui balisent la route de notre énergie numérique à venir.


















































